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Michelle et Eric sont sur la terrasse. Michelle veut parler à son mari d’une chose qui la tracasse de plus en plus ; elle l’a déjà prévenu de ses intentions. Elle hésite, mais elle est consciente qu’elle n’a pas de choix, elle est obligée de se lancer.

« Écoute, Sweety : j’aimerais qu’on parle de mon dernier anniversaire. Tu te souviens du joli cadeau que tu m’as offert ?

–          Oui, Bébé. J’ai eu l’impression qu’il ne t’a pas plu.

–          Ce n’est pas ça. Le fait est que ça fait six ans que nous sommes mariés, et je n’arrive pas à comprendre que malgré tout l’argent que nous avons tu préfères m’acheter de la pacotille. La montre de l’année dernière était une pacotille, les boucles de l’année surpassée aussi ; la chaîne d’avant également, pour ne citer que cela. (Elle s’interrompt et le regarde droit dans les yeux avant de poursuivre) Je sais que tu m’aimes. Alors pourquoi te semble-t-il si difficile de m’offrir des bijoux de valeur ?

–          Est-ce que c’est pour mon argent que tu m’as épousé ?

–          Tu sais bien que non, Sweety !

–          Excuse-moi de te poser une telle question, Bébé. En fait, je ne veux pas que tu me quittes; je t’aime trop pour cela.

–          Mais je n’ai pas l’intention de te quitter !

–          Oui, c’est également ce que disait ma mère à mon père ; il a passé son temps à la couvrir de cadeaux somptueux. Quand il a fait faillite, elle n’a pas pu supporter la pauvreté et s’en est allée, nous abandonnant. A ce jour Dieu seul sait où elle se trouve. Je n’ai pas l’intention de commettre les mêmes erreurs que mon père ».

Les agissements de votre conjoint ont-ils déjà suscité des questionnements de votre part? Les trouvez-vous parfois puérils, excessifs, ou immatures ? Savez-vous qu’il se pourrait que les causes ne soient pas aussi éloignées que vous vous l’êtes imaginé? En effet, il arrive parfois que les causes d’un comportement s’expliquent par la vie du conjoint avant votre rencontre. Cela peut même remonter à la tendre enfance. Car quoiqu’on dise, notre vie est influencée par le comportement des autres à notre égard, à un moment donné de notre vie. Dans le cas d’Eric, il semble traumatisé par l’abandon de sa mère ; il est convaincu que sa mère ne les aurait pas laissé tomber si son père ne l’avait pas habituée à un train de vie élevé. Ce traumatisme affecte malheureusement sa vie et, bien qu’il aime sa femme, il se refuse à lui faire des cadeaux onéreux de peur de la perdre. Ce qui s’est passé avec sa mère l’empêche de faire confiance à sa femme car pour lui, si sa mère l’a déçu, toutes les autres femmes peuvent le décevoir. Alors, il s’attèle à faire le contraire de ce que son père faisait. Et à y regarder de plus près, on pourrait s’apercevoir qu’Eric ne fait confiance à personne. Heureusement pour eux qu’Alice n’a pas été confrontée à des situations similaires, sinon les deux connaitraient les mêmes problèmes et ce serait plus difficile, bien que pas désespéré. Sans s’en rendre compte et sans le vouloir, Eric fait subir à sa femme une injustice ; elle paie pour les erreurs des autres, ou plutôt d’une autre – sa mère à lui.

Voici un autre cas :

 Joseph et Lydie sont dans leur chambre. Joseph fait part à sa femme de son désir d’acheter un scooter à leur fils aîné. Lydie n’est pas d’accord et elle en donne les raisons. «  Un scooter ? Mais tu veux rire ! Tu veux que notre fils soit un paresseux qui pense qu’il peut se croiser les bras pour que tout lui tombe du ciel ? Il n’en est pas question ! Il s’achètera tous les scooters qu’il voudra lorsqu’il saura gagner de l’argent. Tu penses que je serais directeur financier si la vie m’avait gâtée ? Je ne crois pas. Il a fallu que j’apprenne à me battre toute seule ; d’ailleurs, mon père était trop occupé à tromper ma mère pour m’acheter la moindre poupée. Quant à ma mère, elle passait son temps plus à pleurer qu’à autre chose. C’est d’ailleurs pour ça que je te le dis toujours : tu peux me tromper avec toutes les femmes de ton entreprise si tu veux, ne compte pas sur moi pour verser la moindre l’arme.

–          Et c’est reparti, répond Joseph en se couchant près de sa femme. Bonne nuit, chérie, et surtout, souviens-toi que je ne suis pas ton père et toi, tu n’es pas ta mère. D’accord ? je t’aime.

Joseph connaît bien sa femme ; il sait qu’elle cherche très souvent des disputes lorsqu’ils ne s’accordent pas sur un point et, quel que soit l’objet de leur désaccord, elle trouve toujours le moyen de tout ramener à ses parents. Il préfère ne pas la suivre lorsqu’elle s’engage sur ce terrain. »

A la lecture de la réponse de Lydie, il est facile de se rendre compte que cette dernière n’a pas eu une enfance des plus faciles. En fait, aucun de ses parents ne semble lui avoir prêté l’attention qu’elle était, comme tout enfant, en droit de recevoir. Cependant, elle a réussi à devenir « quelqu’un d’important ». A présent qu’elle est parent à son tour, elle veut, sans en être consciente, faire subir la même injustice à son fils. Certes, elle est une mère attentionnée, contrairement à sa mère à elle, mais elle ne veut pas accorder des facilités à son fils, puisqu’elle n’en a eu aucune. En outre, Lydie ne parvient pas à circonscrire ses propos à la seule préoccupation présente, et elle extériorise par là ses craintes et incertitudes vis-à-vis de son mari, probablement parce que pour elle, aucun homme n’est fidèle. Son père ne l’était d’ailleurs guère.

C’est ainsi que plusieurs personnes connaissent des problèmes dans leur foyers à cause des malheurs multiples qu’elles ont dû expérimenter. Elles transportent leur frustration dans leur ménage au grand désarroi de leur conjoint. Cela crée des différends qui semblent insolubles.

Comment donc venir à bout de ces problèmes quand on sait que les vieilles habitudes ont la peau dure ?

 

A suivre

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